lundi 21 juin 2010

2010 Premier bilan

Il est temps de faire un petit point sur le millésime en cours, nous sommes en juin, il s’est déjà passé un certain nombre de choses et l’ébauche du millésime 2010 peut se regarder avec un début de perspective.
L’hiver dernier a été ce que j’appelle un bel hiver, c'est-à-dire avec du froid et il s’est avancé tard dans la saison. Je ne suis pas la pluviométrie d’octobre à février car le pluviomètre se brise sous l’effet du gel mais il me semble qu’elle a été normale.
La vraie chaleur ne s’est installée qu’en avril pendant une dizaine de jours donnant une belle impulsion à la pousse de la vigne qui avait du mal à quitter son apparence hivernale. Cela a été rapidement suivi d’un retour du froid fin avril et début mai qui a été vif et plus long que de coutume marquant un vrai temps d’arrêt à la pousse de la vigne. La période des gelées de fin avril s’est bien passée mais de justesse autour de la pleine lune du 28. Mai ne s’est réchauffé que dans sa deuxième quinzaine mais n’a pas vu le redémarrage aussi franc et aussi vigoureux de la pousse de la vigne qu’on aime bien voir à cette saison. La floraison a commencé la dernière semaine de mai à Laroze qui est une terre chaude et précoce. Sur les merlots elle s’est déroulée sur un fond de temps humide et encore frais pour la saison puis a été suivie dés la semaine suivante par un retour (enfin) du beau temps et de températures normales avec du vent propice à la bonne fécondation des fleurs. Les merlots les plus précoces auront sans doute de la coulure et du millerandage, les plus tardifs seront mieux ainsi que tous les cabernets dont la floraison est magnifique. La floraison des merlots s'étale davantage dans le temps.
En parallèle et c’est ce qui a accentué le lent démarrage de la vigne, un déséquilibre hydrique précoce s'est installé avec un manque d’eau important en mars, avril et mai qui affichent 30% de précipitations en deça de la normale, ce qui est considérable. Cela représente environ 100 mm de pluie en moins sur ces trois mois de début d'année. Une des conséquences est la très faible minéralisation de la matière organique mise au printemps sur des parcelles de vigne dont la vigueur était un peu faible. Elles n’ont pas pu en profiter au moment où elles en avaient le plus besoin. La pousse est donc assez irrégulière à la mi-juin avec un grand nombre de grappes sur des rameaux qui parfois ne sont pas assez longs et dont les feuilles en nombre insuffisants ne suffiront pas à toutes les alimenter correctement. En bref il y a trop de bouche à nourrir pour une ressource alimentaire insuffisante sur ces pieds qui ont souffert d’un manque d’alimentation par manque d’eau et de chaleur au moment opportun.
L’hiver qui s’est prolongé et la sécheresse printanière sont les éléments marquants de ce début de millésime 2010 qui laisseront une empreinte variable selon la suite de l’enchaînement des saisons et la nature des terroirs.
Il est assez inhabituel de voir la sécheresse s'installer aussi précocement avec des pelouses déjà en partie marron et le collecteur des eaux souterraines de drainage avec un débit très faible.
Le stress hydrique de la plante que l’on souhaite voir s’installer en août pour la bonne maturation des raisins arrive avec un mois et demi d’avance et ne sera pas sans conséquences selon le scénario climatique à venir.
Il n’est pas souhaitable à ce jour de voir tomber les 100 mm de pluies manquantes ou s’installer un mauvais temps durable ; souhaitons que les orages nous apportent ce qu’il faut d’eau de façon régulière pour suffir à la bonne alimentation hydrique de la vigne mais sans faire de dégâts de grêle ou d’inondation.
On prendra ce que le Bon Dieu voudra bien nous donner et la capacité de rétention en eau des différents terroirs fera le reste.
En tout état de cause l'intelligence du vigneron est là et nous adaptons nos façons culturales à cette situation pour favoriser le maintien de l’eau dans les sols et diminuer l’évaporation de l'eau par les plantes (rognages bas et destruction d’enherbements dans les vignes).
J’étais un peu étonné il y a quelques jours de voir certains de mes collègues qui trouvaient que tout était parfait en ce début d’année; ils risquent d'avoir des surprises plus tard.
Chaque année a ses particularités et si elles sont bien identifiées et comprises par le vigneron, il en réduit les conséquences sur la qualité des raisins et optimise la qualité des vins. C’est là tout notre travail et l’essence même de la passion qui nous anime avec cette relation proche avec la nature et la façon de composer avec elle.

vendredi 11 juin 2010

Laroze 2006 par Philippe Faure Brac meilleur sommelier du monde 1992

Dégustation Prestige du 26 avril 2010 à Monaco à l’Hôtel de Paris

ROBE
Superbe, foncée aux reflets rubis, brillante.

NEZ
Très fin, expressif et raffiné, présentant des arômes de crème de fruit (cassis, mûre) des notes de violette, une myriade d’arômes.

BOUCHE
Volumineuse, élégante, confirmant les sensations du nez avec des tanins nobles qui soutiennent une matière bien extraite, de fruits noirs, de cannelle. Finale sublime !

ACCORDS METS ET VINS
Un col vert aux poivres

GARDE
2029

TEMPERATURE DE SERVICE
16 °

COMMENTAIRES
Un vin d’exception qui honore son rang.
A carafer impérativement.
Une bouteille remarquable qui mérite la note la plus élevée !!!